Votre trousse aromatique pour les (petits) bobos de l’été

Durant la saison estivale, nous, c’est-à-dire tous les animaux, avons une propension à vivre en de-hors, hors de, de rencontrer l’autre : nos relations s’étoffent et s’amplifient. Ce foisonnement d’activités, le soleil, la chaleur et quelques rencontres interespèces non souhaitées augmentent immanquablement les risques de blessures et de malaises saisonniers. Alors, pour que toutes ces joies retrouvées ne soient pas gâchées, nous disposons de quelques petites huiles essentielles aux propriétés remarquables.

De fait, l’étendue des possibilités est très large. Aussi, pour voyager léger, faisons l’exercice de cibler 5 huiles essentielles polyvalentes qui pourraient couvrir un large panel de petits soucis de santé liés à notre été. 

1. Comme je le dis souvent lors des formations que je donne, si vous ne deviez prendre qu’une seule huile essentielle avec vous, ce serait certainement la lavande vraie (Lavandula angustifolia). Sauf si vous ne supportez vraiment pas son odeur. C’est un peu le " couteau suisse " de l’aromathérapie. Elle pourra soulager un grand nombre de ces maux (physiques et aussi psychoémotionnels) tant ses indications sont très étendues.

Retenez que c’est l’huile essentielle de tous les apaisements. Très douce et avec un potentiel de toxicité très faible (on peut l’utiliser chez l’enfant à partir de 3 mois), elle regroupe des propriétés calmante, antispasmodique, antalgique, anti-inflammatoire, cicatrisante et légèrement anti-infectieuse. Elle fera des merveilles sur la plupart des manifestations des troubles cutanés, les douleurs inflammatoires du système locomoteur et les états nerveux. Il lui manque sans doute (nul n’est parfait) une activité sur la sphère digestive.

Qu’à cela ne tienne, nous pouvons choisir 4 huiles essentielles pour la seconder. Avec ces 5 huiles essentielles-là, nous voilà déjà bien armés pour apaiser l’essentiel des " bobos " de l’été. 

2. La menthe poivrée vous soulagera par son effet " froid " et plus globalement, par son action antalgique, dans tous les maux où la douleur ou les démangeaisons sont présentes. Elle sera aussi efficace par olfaction ou en massage abdominal en cas de troubles digestifs (nausées, lourdeurs) et de mal des transports. Et, comme si cela ne suffisait pas, elle vous donnera le coup de boost nécessaire en stimulant votre organisme, aussi bien au niveau mental que physique. Le revers de la médaille : elle est contre-indiquée en cas de grossesse et allaitement, chez les enfants en bas âge (- de 7 ans) et chez les personnes souffrant d’épilepsie ou polymédicamentées.

3. L’arbre à thé est l’huile essentielle anti-infectieuse de la bande. Elle est active sur une palette très large de microbes, allant des bactéries aux virus sans oublier les champignons. Elle possède aussi une action intéressante sur les parasites. Non irritante pour la peau, son utilisation comporte très peu de risques, même chez les enfants, à partir de 3 ans. 

4. L’irremplaçable hélichryse italienne est le remède par excellence des chocs, coups, bleus (aussi les " bleus de l’âme " !), bosses et autres contusions, par son activité antihématomes et fibrinolytique hors du commun. Son prix est élevé, mais elle n’a pas d’équivalent en aromathérapie et se montre plus efficace et plus complète que l’arnica. Grande réparatrice de la peau, désclérosante, elle aidera à atténuer, voire à effacer les cicatrices physiques. On soulignera aussi son action anti-inflammatoire et antalgique. Elle ne sera pas utilisée chez les bébés de moins de 1 an, les femmes enceintes et allaitantes. Les personnes hémophiles ou sous anticoagulants s’abstiendront également par principe de précaution (idéalement, choisir le chémotype Helichrysum italicum ssp italicum).

5. Entre la lavande aspic et le géranium rosat, mon cœur balance… La lavande aspic n’a pas non plus son équivalent en aroma au niveau des brûlures, quelles qu’elles soient. Elle est aussi diablement efficace sur les piqûres/morsures provenant d’animaux venimeux (guêpes, scorpions, méduses) grâce à son action antalgique, antitoxique et anti-infectieuse modérée. Moins connu : elle a une activité sur la sphère ORL (anticatarrhale) par, notamment, le 1,8 cinéole qu’elle contient. Le géranium rosat sera utilisé également sur les plaies et petites coupures qui pourront mieux se refermer grâce à ses propriétés antihémorragique et anti-infectieuse modérées. C’est aussi une HE répulsive pour les insectes. À vous de choisir (ou pas) !

Toutes ces huiles essentielles sont utilisables en unitaire. Mais savez-vous qu’en mélangeant les HE, leur efficacité peut être potentialisée ? En effet, et c’est pour cela que l’on parle de " synergie ", l’effet conjugué de leurs molécules les rendent généralement plus efficaces que la somme de l’effet individuel de chacune prise isolément. Nous conseillons cependant, surtout si l’on n’est pas formé à l’aromathérapie, de ne pas dépasser 5 HE (idéalement 3) par synergie.

 N.B. : En cas de situation inquiétante (allergie connue, piqûres multiples, difficultés à respirer ou à avaler, œdème disproportionné, malaise, etc.), il est primordial d’appeler immédiatement le médecin ou de se rendre aux urgences.

1. Les piqûres d’animaux venimeux (guêpes, frelons, abeilles, fourmis, scorpions…) 

La première sensation sera généralement celle d’une douleur souvent vive et " brûlante " due en grande partie à l’injection du venin. Viendra ensuite la réaction inflammatoire. Dans ce type de piqûre, l’huile essentielle de référence est la lavande aspic grâce à ses propriétés antidouleur, anti-inflammatoires et son activité particulièrement efficace sur toute brûlure. On n’oubliera pas d’associer une HE pour prévenir toute infection, comme l’arbre à thé, par exemple. Si une réaction allergique est à craindre, l’huile essentielle de camomille matricaire apportera une activité antihistaminique et anti-inflammatoire par le chamazulène qu’elle contient.

2. Les piqûres d’insectes piqueurs-suceurs 

Les piqûres de moustique : c’est l’huile essentielle de citronnelle de Java qui sera recommandée dans ce cas, mais la lavande aspic ou la lavande vraie seront également d’une bonne efficacité.

Comme pour les tiques, les piqûres de taon sont à surveiller car ce dernier, outre la douleur qu’il génère en déchirant la peau pour récolter le sang de son hôte, peut occasionner des réactions allergiques plus importantes et peut transmettre, comme les tiques, certains parasites et bactéries (notamment certaines souches de Borrelia).  

3. Les huiles essentielles répulsives

Les molécules de citronellol (géranium rosat), de citronellal, contenues dans les citronnelles (citronnelle de Java et de Ceylan) et surtout du citriodiol issu de l’eucalyptus citronné, ont démontré une action répulsive sur les moustiques. Plusieurs produits préparés sur la base de ces molécules naturelles sont disponibles dans le commerce. Ils sont généralement efficaces, en particulier ceux qui contiennent l’extrait concentré de citriodiol. 

Il est possible de préparer soi-même un spray pour une application cutanée sur cette base ou de l’utiliser en diffusion (attention : certaines de ces molécules peuvent être irritantes pour les voies respiratoires. On les utilisera avec parcimonie et mélangées à d’autres HE comme la lavande vraie par exemple).

Comment les utiliser ? Essentiellement en les appliquant sur la peau ou par olfaction. La prise orale est bien entendu possible mais peut souvent être évitée. Nous recommandons aux novices de prendre conseil auprès d’un professionnel de la santé formé à l’aromathérapie dans ce cas de figure, car les risques de toxicité sont beaucoup plus élevés.

 

L’application des huiles essentielles sur la peau

Bien entendu, vous savez très certainement que les HE ne s’appliquent pas pures sur la peau et qu’il est nécessaire de les diluer dans un support. Leur concentration, pour l’application cutanée locale, oscille généralement entre 5 et 15 % (1 à 3 % pour les massages et entre 0,5 et 1 % pour une action cosmétique) selon les HE utilisées et l’usage que l’on en fait.

S’agissant des supports qui serviront à diluer les HE pour une application cutanée, nous recommandons l’utilisation d’huiles végétales dont les propriétés peuvent potentialiser celles des HE. Le gel super hydratant et rafraîchissant d’aloe vera, le gel de silicium organique ou l’argile verte (en cataplasme ou en bande) ont également toute leur place comme supports actifs. Attention, nous ne pouvons incorporer qu’un faible pourcentage d’HE dans l’aloe vera pour éviter la dissociation, étant donné l’important pourcentage en eau que contient celui-ci.